Dilemme est le résultat de 22 années d’expérience dans le domaine de l’accompagnement et de la prévention du surendettement.
La Fondation CRÉSUS s’est donnée pour mission, au travers de son programme d’éducation budgétaire Dilemme, de former et sensibiliser tous les publics de manière ludique aux questions liées à la gestion budgétaire, aux avantages et aux risques des différents moyens de paiement, au fonctionnement des banques et des assurances, du crédit et de l’épargne, dans une logique d’échanges, d’inclusion et de responsabilisation individuelle et collective. Le principal objectif étant de contribuer à faire de chacun un citoyen autonome et responsable.
D’une façon générale, les Français et les Européens maîtrisent mal les concepts budgétaires et financiers qui pourraient leur permettre de mieux maîtriser leur pouvoir d’achat. On sort du système scolaire français dépourvu-e de toute éducation budgétaire approfondie, celle-ci n’étant dispensée que par la famille. Les ménages qui ne possèdent pas les bases d’une culture budgétaire et financière ont plus de difficulté à accumuler de l’épargne et à gérer leurs revenus efficacement (Stango et Zinman, 2007) et ne parviennent pas à construire des projets de moyen et long terme (Lusardi et Mitchell, 2006, 2007, 2009). Ces citoyens et citoyennes sont également les cibles faciles d’une société où les tentations sont omniprésentes. Accès au crédit mal contrôlé, moyens de paiement dématérialisés en évolution permanente et aux risques mal connus et produits bancaires de plus en plus sophistiqués concourent à fragiliser une population qui ne sait pas se défendre contre cette opacité bancaire et assurancielle.
Dans un contexte économique morose, où l’insécurité et l’imprévu affaiblissent toutes les strates de la société, l’éducation budgétaire et financière est une réponse efficace, qui a déjà trop tardé à s’imposer, et qui permet à chacun et à chacune de devenir ou redevenir acteur et actrice de sa propre vie, conscient et consciente des mirages du court-termisme, capable d’échanger d’égal-e à égal-e avec les institutions fondamentales de la société. Aujourd’hui, en France, un dossier de surendettement est déposé toutes les 2 minutes. Contrairement aux idées reçues, le surendettement concerne majoritairement des personnes qui travaillent, ayant un salaire supérieur au SMIC (seulement 16 % de chômeurs et chômeuses parmi les dossiers ouverts en 2013 au sein de la plateforme d’accompagnement de CRÉSUS). En 2013, il y avait 2 fois plus de bénéficiaires accompagnés par CRÉSUS gagnant plus de 5 000 € que de bénéficiaires touchant le RSA.
Les programmes d’éducation budgétaire et financière ne sont toujours pas dispensés au sein du système éducatif et les jeunes qui en sortent n’ont que très peu de connaissances pratiques leur permettant d’acquérir leur indépendance et d’éviter les risques de paupérisation. Parce que l’argent est une question taboue, les programmes d’éducation budgétaire existants peinent à conserver l’attention des bénéficiaires. Les cours magistraux, dans une logique de transmission unilatérale de professeur à élève, ne parviennent que rarement à générer de l’échange et du débat, du partage d’expérience et des changements de comportements durables.
Par ailleurs, nous vivons dans une société où certains mondes évoluent sans se croiser et où, à la défiance des professionnels de la banque et de l’assurance envers certains leurs clients, répondent une méfiance et une appréhension de la société civile envers des institutions mal comprises souffrant d’une image négative. Les sessions d’éducation budgétaire et financière Dilemme permettent également aux professionnels de la banque et de l’assurance de revoir certaines de leurs pratiques ou de leurs modes de communication.
Quelques chiffres :
- 42 % des Français ne savent pas calculer un taux d’intérêt annuel sur 100 €
- 84,6 % de la population estiment que les services et produits financiers sont compliqués et confus
- 58 % de la population déclarent avoir des difficultés à payer leurs factures en fin de mois
- 46 % des Français estiment que leur niveau de connaissance est insuffisant pour lire un document d’information commercial sur un service ou un placement financier