En France, les femmes les plus précaires sont davantage exposées au risque de cancer du col de l’utérus que le reste de la population. Eloignées du système de santé, la plupart de celles que nous rencontrons dans nos centres de soins n’ont jamais réalisé de frottis cervico-utérin, pourtant indispensable au dépistage. Pour répondre à cette situation, Médecins du Monde lance un programme de prévention et de dépistage auprès des plus vulnérables dans huit programmes de cinq villes de France.
Prévenir le cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est dû à une infection par le papillomavirus humain (HPV) transmise par voie sexuelle. Extrêmement contagieux, le virus s’attrape au cours des premiers rapports sexuels. La persistance de l’infection peut évoluer vers un cancer invasif en quelques années.
« En France, 3 000 femmes sont touchées chaque année. Plus de 1 000 en meurent. »
Il s’agit donc d’un cancer à développement très lent, qui peut faire l’objet d’une prévention. En France, l’examen de dépistage est le plus souvent réalisé grâce au frottis cervico utérin qui permet de détecter les lésions précancéreuses et les cancers existants. Ces 20 dernières années, ce type de dépistage a permis de réduire de moitié le nombre de décès. Cependant, le cancer du col de l’utérus touche toujours plus de 3 000 femmes chaque année en France, et plus de 1 000 en meurent. Généraliser le dépistage à l’ensemble de la population permettrait de réduire davantage encore les risques de décès, en particulier pour les populations vulnérables.
Car le cancer du col de l’utérus est une pathologie révélatrice d’inégalités. Selon les études récentes, les femmes éloignées du système de santé, sans profession ou sans couverture médicale complémentaire ont nettement moins accès au dépistage que le reste de la population. Or, chaque année, 60 à 70 % des nouveaux cas de cancer en France sont diagnostiqués parmi les 6,5 millions de femmes âgées de 35 à 69 ans qui sont peu ou jamais dépistées.
« 67% des femmes que nous rencontrons dans nos centres de soins n’ont jamais effectué de frottis cervico-utérin. »
En 2013, Médecins du Monde a mené une étude auprès des femmes en situation de précarité que nous rencontrons dans nos centres de soins1 : 67 % des femmes âgées de 25 à 65 ans n’ont jamais effectué de frottis cervico-utérin.
Afin d’améliorer l’accès au dépistage, Médecins du Monde se mobilise à travers huit programmes dans cinq villes en France, au sein des centres d’accueil, de soins et d’orientation (CASO)2, mais aussi auprès des personnes se prostituant, et auprès des femmes vivant en bidonvilles. L’objectif : permettre aux femmes de bénéficier d’une information adaptée et de les accompagner vers le dépistage. Dès le mois de mars 2017, les équipes réaliseront des consultations individuelles et personnalisées afin de leur proposer deux interventions différentes :
- Être orientée directement vers un professionnel en gynécologie pour réaliser un frottis.
- Réaliser soi-même un prélèvement vaginal à la recherche du HPV, afin de le dépister en amont, avant de consulter professionnel de santé.
« L’objectif : offrir une information adaptée et accompagner les femmes dans le dépistage »
Médecins du Monde travaille en partenariat avec de nombreux acteurs de santé dans l’accompagnement des femmes qui réalisent un dépistage : centres hospitaliers, centres de planification familiale, centres de protection maternelle et infantile, centres municipaux de santé… Au-delà du soin, ce nouveau projet de Médecins du Monde constitue une approche inédite de proximité, qui vise à renforcer les connaissances et la capacité des femmes à prendre en charge leur santé.
Médecins du Monde.
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