Aujourd’hui, 75 % des terres agricoles dans le monde servent à élever du bétail – c’est-à-dire à nourrir des bêtes qui serviront, ensuite, à nous nourrir. Notre mode de vie carnivore, réservé à une poignée de privilégiés, exerce une pression telle sur notre planète qu’il déstabilise les écosystèmes. Destruction de la biodiversité et déforestation, émissions de gaz à effet de serre et changements climatiques, pollution des cours d’eau, mainmise des multinationales au détriment des petits agriculteurs, mais aussi souvent cruauté animale et impacts néfastes sur la santé humaine… Notre consommation effrénée de viande et de produits laitiers issus de l’élevage industriel a des effets délétères à bien des égards.
Un troupeau dans une ferme d’élevage au Brésil.
© Marco Antonio Rezende / Lineair / Greenpeace
Élevage : une situation économique catastrophique
Le modèle agricole actuel prend en tenaille les agriculteurs et leur marge de manœuvre est extrêmement faible, voire inexistante, notamment lorsqu’il s’agit de négocier les prix de vente de leurs productions. Dans le monde, une poignée de multinationales détient un quasi-monopole pour l’achat, la transformation et la distribution des produits agricoles, alors qu’il y a 570 millions d’agriculteurs pour nourrir 7,2 milliards de consommateurs !
Ce constat est encore plus cruel pour les éleveurs car en plus des prix impossibles à négocier, leurs coûts de production explosent. Car l’élevage industriel est en effet un modèle coûteux : il engendre une très forte dépendance aux intrants extérieurs, notamment pour l’alimentation animale ; d’où une situation économique catastrophique pour beaucoup d’éleveurs engagés dans ce modèle industriel.
Les aides, quel que soit leur montant, ne régleront pas ce problème qui persiste depuis des années. Elle ne sont qu’une rustine de plus qui n’impose aucune véritable limite à une course destructrice au plus gros volume, en atteste l’émergence des fermes usines. Dire que revoir à la baisse les normes environnementales permettrait de sauver l’élevage est faux et dangereux : leur renforcement est la seule solution qui s’impose.
Élevage et déforestation
Dans de nombreux pays, l’élevage contribue à la déforestation car les terres boisées sont rasées soit pour en faire des zones de pâturage pour le bétail, soit pour produire des cultures (très souvent du soja) qui sont ensuite utilisées pour nourrir les animaux.
En Amazonie brésilienne, par exemple, 63% de la déforestation est due à l’élevage.
Le soja qui y est produit sert directement à nourrir le bétail sur place, mais il est aussi largement exporté. Il est alors utilisé sous forme de tourteaux ou de farine qui servent notamment à nourrir nos vaches laitières, cochons et volailles. Le Brésil est ainsi le premier exportateur mondial de bœuf et de cuir. La France est un important importateur de soja et plus spécifiquement de tourteaux de soja (plus de deux milliards de tonnes de tourteaux de soja importés du Brésil vers la France en 2011).
Cette déforestation à grande échelle nuit à la biodiversité, mais aussi au climat : elle entraîne des émissions de gaz à effet de serre (en relâchant le CO2 emprisonné dans les sols et la végétation et en empêchant donc de capter du CO2 à l’avenir) qui contribuent à exacerber les changements climatiques.
L’exportation du soja dans le port de Santana, au Brésil.
© Antonio Stickel / Greenpeace
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