
« J’utilise tout maintenant », déclare Samuel Kimani, en montrant son biodigesteur anaérobique modulaire. Samuel a acheté le système il y a environ un an auprès de Sistema Biobolsa, une start-up engagée dans la création de valeur à partir des déchets.
La bouse de vache qu’il met dans le digesteur produit du gaz pour la cuisine familiale, et le reste du lisier devient un engrais pour ses plants de café, qui produisent des grains ensuite transformés par une coopérative locale, achetés par des torréfacteurs et sirotés par des amateurs de café au lait à l’autre bout du monde. Le système de biogaz est un atout pour Samuel Kimani et sa famille : l’investissement a déjà été remboursé.
Créer des boucles vertueuses
Concept d’intérêt croissant pour les pays développés, l’économie circulaire permet d’utiliser les ressources aussi longtemps que possible, d’en extraire la plus grande valeur et de récupérer et régénérer les produits et matériaux après leur utilisation. Il contraste avec la trajectoire de l’économie linéaire de « fabriquer, utiliser, disposer, jeter ». Dans une économie parfaitement circulaire, les déchets d’une partie du système deviennent de la « nourriture » pour un autre.
Mais tandis que Samuel a investi pour le maintien de cette boucle virtueuse, il y a beaucoup de tentation au sein de la population agricole kenyane, ainsi que dans les économies en croissance à « ouvrir le cercle ».
« Il n’y a rien d’autre que nous puissions faire avec ces plastiques », a déclaré Samuel, montrant du doigt le récipient vide de graisse de cuisine posé à ses pieds.
Rien d’autre que de les brûler. Le manque d’options de recyclage pour les plastiques n’est que l’un des nombreux obstacles et facteurs dissuasifs auxquels des personnes telles que Samuel sont confrontés lorsqu’il s’agit de maintenir des cercles fermés face au développement économique. Pour maximiser les profits à court terme, certains agriculteurs épuisent leurs sols de nutriments plus rapidement qu’ils ne se régénèrent, causant alors des dommages à long terme pour l’environnement. Ils utilisent également des pesticides non sélectifs qui détruisent les mauvaises herbes mais aussi de nombreux organismes stabilisateurs des écosystèmes.
La réparation a longtemps fait partie de l’ADN des pays en développement.
Sur le territoire de Kirura (le village de Samuel, au nord de Nairobi), que ce soit par respect pour la nature, la religion ou le manque d’alternatives, les habitants du village ont longtemps limité leur utilisation des ressources naturelles. Les aînés utilisaient des proverbes, des totems et des tabous pour régir la récolte du bois de chauffage, protégeant certains arbres qui étaient réputés jouer un rôle crucial dans le maintien de l’écosystème local. Selon le dialecte local « Une forêt qui a un cœur n’est jamais épuisée ou détruite au moment où nous allons chercher du bois de chauffage ». Ils avaient également pour principe de recycler ou réparer tout ce qu’ils avaient.
Cependant, à l’heure où ces régions s’ouvrent chaque jour un peu plus au monde qui l’entoure, les populations s’enrichissent et se tournent vers les vêtements importés au détriment des tissus recyclés localement. Les populations augmentent rapidement et les besoins en énergie dépassent ce que les forêts locales ont à offrir en termes de bois de chauffage récolté de manière durable.
Pour les agriculteurs des pays en développement tels que Samuel, il existe de nombreux moyens de maintenir la circularité dans leurs champs tout en améliorant leurs activités.
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