Dans un site de tri des fèves de cacao, à Soubré (sud-ouest) le 6 mars. Entre novembre et janvier, les cours ont chuté de 30 %. Photo Sia Kambou. AFP
Le plongeon des cours de la fève fragilise l’économie du premier producteur mondial, qui en est massivement dépendante.
Certains ont attaché des hamacs aux essieux de leur camion, d’autres boivent le thé sur des nattes en plastique, les plus chanceux ont un jeu de dames et enchaînent les parties. Il faut bien tromper l’ennui. Autour du port d’Abidjan, les chauffeurs de poids lourds patientent pour pouvoir décharger leur cargaison. Entre les roues des 32 tonnes, l’espace est étroit, mais c’est le seul endroit où le soleil ne brûle pas la peau. Malgré les conditions spartiates, personne ne se plaint des quelques heures d’attente : il y a encore quelques semaines, il fallait près d’un mois pour écouler la marchandise. «On était désespérés. Les exportateurs ne voulaient pas prendre notre cacao. On ne pouvait rien faire ! Mes cinq camions sont restés coincés tout mars», peste Karim, chef d’une petite entreprise de transport. Des centaines de poids lourds et l’odeur douceâtre des fèves avaient envahi les rues.
En Côte-d’Ivoire, premier producteur mondial, la pagaille a commencé en décembre. Alors que depuis des années les géants du chocolat s’alarmaient d’une possible pénurie de fèves, la dernière récolte a, au contraire, été particulièrement féconde. A elle seule, la Côte-d’Ivoire a produit 1,8 million de tonnes de cacao, un record qui a contribué à la chute brutale des cours mondiaux. En seulement trois mois, entre novembre et janvier, le kilo de cacao a perdu 30 % de sa valeur. Ne pouvant rentrer dans leurs frais, plusieurs exportateurs ont alors fait défaut.
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