Jean-Guy Vataux, chef de mission en Libye, nous parle de l’action des équipes MSF dans le pays pour tenter de porter secours aux migrants, réfugiés et demandeurs d’asile.
Lors de leur passage en Libye, la plupart se retrouvent dépouillés, sous la coupe de réseaux criminels, exploités, abusés, emprisonnés, battus, torturés, et certains y trouvent la mort. Comment leur venir en aide pour une organisation humanitaire médicale telle que MSF ? Depuis 2016, MSF intervient dans des centres de détention à Tripoli et dans la région de Misrata depuis quelques mois.
1) MSF a commencé à intervenir dans des centres de détention de la région de Misrata. Comment cela se passe ? Quelle est la situation dans ces centres de détention ?
Le nombre de personnes qui y sont détenues fluctue de semaine en semaine. Elles ont été interceptées en mer par les garde-côtes libyens, arrêtées en masse en ville, suite à un contrôle, etc. Certaines arrivent ici en provenance d’autres centres de détention de Tripoli. Nous rencontrons parfois des gens qui ont vécu et travaillé en Libye pendant des années. Etre contrôlé positif à l’hépatite C par exemple suffit à envoyer en détention un migrant établi avec sa famille en Libye.
Les équipes MSF ont commencé à mener des consultations médicales à l’intérieur des centres, où dans la majorité les problèmes de santé des patients sont directement liés à leurs conditions de détention et à la violence qui marque leur périple : maladies de peau, gale, diarrhées, infections respiratoires, douleurs musculaires, blessures, mais aussi des troubles psychosomatiques.
MSF prend aussi en charge les références vers des établissements de soins secondaires et spécialisées pour les détenus qui en ont besoin, comme par exemple pour des cas de fracture. Des produits d’hygiène, des couvertures, ont également été distribués.
S’il est possible d’améliorer à la marge les conditions matérielles de la détention, il ne faut pas perdre de vue l’essentiel : ces gens sont emprisonnés, en théorie dans l’attente de leur expulsion, suite à un processus opaque qui ne respecte pas leurs droits.
[…]
Cet article vous intéresse ? Pour en lire la suite cliquez ici ou copiez collez le lien situé en fin d’article
Dernières news sur les crises humanitaires en cours (Vous pouvez proposer 1 news):